Du 13/03 au 18/03/2023 : GTA – De Briançon à Barcelonnette Participant.e.s: Claire, Donatien, Fabien, Matthias
Nous sommes donc partis pour la 3e édition de la GTA. Mais qu’est-ce que la GTA ?
La GTA c’est…
…la préparation :
On ne part pas en raid sans s’être renseigné, sans avoir contacté des refuges, réservé des gîtes, ni sans avoir fait des courses et préparé son sac. Il reste les tracés à étudier sur les cartes, observer les pentes, imaginer les risques et aussi repérer les itinéraires bis et échappatoires. Mais même avec une bonne préparation, la GTA ça peut être…
…la surprise :
D’abord une mauvaise : La veille du départ, Sandrine est malade ! Clouée au lit, elle est obligée de nous laisser partir sans elle. (Mais même malade elle est toujours gentille avec nous et nous prête sa voiture !) On roule jusqu’à Gap, y prend le car pour Barcelonnette, puis un taxi qui nous dépose à Fouillouse où on chausse enfin nos skis pour monter au refuge de Chambeyron.
C’est là qu’on tombe (surprise !) sur Juliette, une grimpeuse de GGG de Paris, qui est également en raid avec un groupe d’ami.e.s à elle.
Une de ses amies nous fait jouer un jeu de société thème montagne, qu’elle est en train de développer avec son copain. C’est génial ! On ferait de la pub mais le jeu n’est pas (encore ?) commercialisé. En tout cas dans ce bon moment ensemble nous sommes loin d’imaginer que la GTA, ça peut aussi être…
…l’enfer :
Il s’agit d’abord du Colle dell’Infernetto, un des trois cols à passer au deuxième jour. Mais ça peut aussi faire référence à la tempête de neige qu’on doit également traverser, surtout dans le long vallon de Mary, pour franchir son col homonyme. C’est un détour qu’on a choisi pour éviter le colle di Ciaslaras, plus directe, mais trop dangereux dans les conditions dans lesquelles on se trouve.
On sait qu’il peut y avoir des surprises, donc on se prépare et on prend de la marge, mais avec les conditions (BERA 3), le vent, la neige, on voit notre marge diminuer plus vite qu’on avance. Nous donc voilà épuisé.e.s, à la tombée de la nuit sur une neige très difficile à skier… à 1h du refuge. Chez certains s’installe de la frustration, de la crainte, mais très bientôt…
…le soulagement :
De trouver une bergerie ouverte et bien aménagée. Comme si cette cabane nous avait attendu.e.s, elle nous accueille munie d’une table et deux bancs, et d’un plancher pour se coucher, juste assez large pour nous 4. La nuit n’est certes pas la plus confortable, mais on est quand même contents d’être à l’abri et au chaud (enfin, au moins à l’intérieur des duvets). Et même si personne n’est au courant d’où on est, on a quand même des visiteurs pendant la nuit. Vers 1h du matin, nous sommes réveillé.e.s par deux gendarmes du PGHM qui ont été alertés par la gardienne du refuge de Maljasset, s’inquiétant de notre absence. Notre bergerie se trouve en effet dans une zone blanche, sans aucune couverture de réseau, ce qui nous a empêché de prévenir qui que ce soit de notre demeure. Quant aux gendarmes, ils sont partis nous chercher et ils sont eux aussi soulagés de nous trouver en sécurité (et de ne pas devoir poursuivre la recherche plus loin et plus haut dans la montagne).
Après ces fatigues, une GTA peut aussi être…
…le repos :
Ou bien c’est ce qu’on espérait ! En descendant à Maljasset depuis la bergerie, on veut rester dormir là-bas, nous reposer et reprendre le raid un jour plus tard. Mais la gardienne du refuge nous annonce qu’elle n’a plus de place pour nous. Après un petit déjeuner on part pour Ceillac, déjà repéré comme échappatoire si jamais Saint Véron, la destination de ce jour, serait inatteignable.
La GTA c’est bien du ski de rando, mais parfois c’est aussi finir la descente sur les pistes de ski de fond jusqu’au gîte. Dans un dortoir avec douche que pour nous 4, la GTA c’est même du confort. Puis même avant d’arriver au gîte, on repère un resto en face donc la GTA c’est aussi…
…le régal :
De s’offrir une pizza et une glace à la crème de marron après une douche chaude !
Et que faire le lendemain d’un jour de « repos » ? On va être bien attentifs, parce que la GTA c’est aussi :
Lundi
Fouillouse > Chambeyron
890m D+
Mardi
Chambeyron > Maljasset (bergerie)
1330m D+
Mercredi
Maljasset > Ceillac
1020m D+
Jeudi
Ceillac > Molines / La Rua
1180m D+
Vendredi
Fontgillarde > Aiguilles
920m D+
Samedi
Aiguilles > Cervières
1340m D+
Aperçu des étpaes
…l’apprentissage :
C’est apprendre à tracer entre des plaques qu’on veut éviter et sans entrer dans des zones trop raides ou exposées. C’est apprendre à prendre sur soi sur une pente à 30° un peu verglacée et où chutes ou glissades sont interdites. Mais c’est aussi apprendre que se moquer des coups de soleil des autres n’est pas une garantie de ne pas en choper soi-même. Car oui, la GTA c’est aussi…
…les paysages ensoleillés :
Qui nous régalent après une ascension fatigante. C’est du vrai plaisir !
Autant de plaisir que les bières et le petit apéro qu’on s’offre le soir à l’arrivée à La Rua (Molines). Parce que sur une GTA, il y a aussi…
…le ravitaillement :
Elément absolument nécessaire pour passer une semaine avec assez à manger, sans pour autant tout devoir porter. Sur cette GTA, ce n’est pas trop un problème car on passe assez souvent dans des villes/villages nous permettant de faire des petites courses.
En revanche cela veut dire qu’on est parfois trop bas pour avoir de la neige au départ. Dans ces cas-là, la GTA c’est aussi…
…le portage :
Porter les skis et chaussures sur le sac pour avancer plus facilement en baskets. Mais comme on avance du sud vers le nord, on monte principalement des faces sud, pour descendre les faces nord qui conservent mieux la neige. On a donc la chance de ne jamais porter à la descente. Et tant qu’on est sur les moyens de déplacement alternatifs, il ne faut pas oublier que la GTA inclut parfois…
…l’autostop :
D’abord pour compenser une navette qu’on doit prendre à Molines pour aller à Fontgillarde, mais qui nous passe devant sans s’arrêter. Puis le dernier jour, un monsieur qui nous amène depuis Cervières jusqu’à Gap. Vu les prévisions de météo peu accueillantes pour le lendemain (pluie), on décide de supprimer la toute dernière étape et de ne pas rester au refuge du Fond des Cervières, mais de descendre (via les pistes de ski de fond) jusqu’à Cervières. C’est là que ce monsieur aimable nous charge dans sa Golf et nous dépose directement devant la gare de Gap, où on avait garé notre voiture au départ.
C’est un bonheur alors, cette GTA !
Non seulement pour avoir trouvé ce gentil conducteur, mais aussi pour la bonne ambiance, les beaux paysages, l’absence d’accident ou blessures, et pour cette équipe de choc et devant tout notre encadrante sensationnelle ! Merci Claire de nous avoir amenés et nous avoir laissés t’accompagner sur ton projet de traverser les alpes en ski !
Du 07/01 au 08/01/2023 : Course aux Aiguilles d’Arves avec nuit au refuge. Participant.e.s : Claire, Eric, Fabien, Jérôme, Matthias, Nicolas, Laurent, Sandrine
Une semaine après un nouvel an exceptionnel, avec des températures printanières (19 degrés en janvier, c’était du jamais vu), cette première sortie de l’année, voire première de la saison pour bon nombre des gens du groupe, nous laissait douter. Les images des stations de ski circulaient dans les médias où l’on voyait les restes de neige artificielle grattés et tassés pour former quelque chose qui ressemblait à des pistes ; une station faisait même amener de la neige en hélicoptère. Alors où allions-nous trouver de la neige ? En plus hors-piste bien entendu, comme l’idée du ski de rando est justement d’être loin des stations, dans la « vraie » montagne. Ou bien faudrait-il porter nous skis pendant la moitié de la montée (et de la descente), une idée qui ne faisait pas rêver…
Certain.e.s étaient alors bien surpris quand Claire nous a annoncé qu’on allait bien sûr maintenir la sortie. On se connecte donc l’avant-veille de la sortie à une réunion virtuelle de préparation pendant laquelle Claire et Sandrine nous amenaient à la montagne pour rechercher de la neige et un tracé possible pour notre course – tout virtuellement évidemment. Elles nous ont dévoilé leur travail méticuleux : On prend la carte IGN, vérifie le BERA, puis la carte des pentes et on recoupe avec les photos d’enneigement via satellites et des récits et photos de sorties récentes d’autres passionnés qu’on a trouvé sur internet. Hors station de ski avec ses remontés mécaniques et ses canons à neige ne veut donc pas dire sans technologie ! Résultat de la projection : On devait trouver de la neige, à 100 à 150 m au-dessus du point de départ à Bonnenuit (sic), près de Valloire.
Pendant les 1h45 de route depuis Grenoble nous avions assez de temps pour contempler les vallées principalement vertes, les flancs de montagne tellement peu enneigés. Nous étions donc bien surpris de retrouver la neige – après pas plus de 150m de portage – exactement comme prévu !
Un peu de portage…
Finalement rassurés d’aller faire du ski, nous montâmes alors d’abord jusqu’au Refuge des Aiguilles d’Arves où nous allions passer la nuit. Une fois nos sacs débarrassés des affaires non nécessaires pour le reste da la journée, nous prîmes la suite jusqu’à l’Aiguille de l’Epaisseur, celle le plus à l’ouest des trois « oreilles de chat ». Tout ça sous un ciel presque sans nuage, nous permettant de profiter de cette vue à couper le souffle sur les Aiguilles. En parlant de souffle, certains ne manquaient pas de constater que le souffle à 3200m d’altitude n’était pas le même qu’au pays plat, mais personne n’a regretté d’avoir fait les 1600m de dénivelé. La descente se faisait sur une neige de printemps, parfois franchement pas terrible, parfois même bien skiable.
Notre beau Nico ouvre la déscente
En termes de précision de nos prévisions, le deuxième jour ne fut point plus mal que le premier. En revanche, cela voulait dire : mauvais temps et chutes de neige. La stratégie était donc de descendre le plus facilement et rapidement possible depuis le refuge. Départ alors sous la neige, d’abord en montée (environ 350m de dénivelé), afin de pouvoir traverser la Combe du Puy et d’avoir une descente plus facile.
La sortie s’est finie avec quand même une petite surprise : La neige s’arrêta lors qu’on commençait la descente. Nous croyions même voir le soleil passer entre les nuages ! Et qui dit chutes de neige, dit neige fraiche, la descente était donc bien meilleure que sur une piste à neige héliportée. Fallait juste faire attention aux petits requins qui mordaient les semelles des skis.
Un grand merci à Claire et Sandrine pour la préparation vraiment impressionnante ! Et merci au reste du groupe pour le bon moment passé !