Notre GO Vincent en tête, les premiers séjournants arrivent dès vendredi dans la vallée de la Tarentaise. Notre co-GO Francis quitte la ligne bleue des Vosges le lendemain à 5 heures du mat pour assurer avec eux le plein de victuailles.
Bien que les stations RER Etoile et Auber soient bloquées suite à un nouveau pic de gilets jaunes, les transports en commun fonctionnent normalement, jusqu’à Moutiers où le minibus affrété par Alain attend le reste du groupe.
L’organisation est impeccable, le chalet fonctionnel et agréable, les consignes de prévention contre le coronavirus respectées. Grisés par l’air pur des cimes, les 12 glisseurs entament la soirée dans une ambiance joviale à un mètre les uns des autres, lorsque surgissent sur l’écran de télévision deux visages graves et contrits : à la veille des municipales, le gouvernement nous dévoile l’ampleur de l’épidémie du coronavirus. La consigne est claire : restez chez vous et allez voter.
Au petit matin, un agréable messager nous prévient au chalet que la station doit être évacuée au plus vite. L’ingéniosité bat son plein.
Deux d’entre nous réussissent à changer leur billet de train. Deux seront conduits à Grenoble dans la voiture de notre camarades ardéchois. Un autre prendra demain la place disponible dans la voiture du GO.
Les 3 autres trouvent une place sur Bla-Bla-Car et en interrogeant les chalets voisins. Assurés de pouvoir rejoindre nos domiciles, nous savourons ensemble les spaghettis bolognaise et autres denrées les plus périssables. Quelques uns parcourent à pied les chemins environnants sous un soleil radieux. Le groupe s’égrène progressivement. La plupart d’entre nous poursuivront leur semaine sportive en télé-vacances dans leur studio parisien avant de reprendre en télé-travail, ou d’affronter l’air confiné du métro pour assurer la survie de la population, ou de leur patron.
Notre furtif séjour alpin nous laisse le souvenir de grandes bouffées de rire et d’air pur, 2000 mètres au dessus des soudaines perspectives de distanciation sociale généralisée.
Et si l’épreuve que nous impose cet ennemi invisible rendait au « vivre ensemble » la priorité qu’il mérite et qui nourrit l’esprit associatif ? Banco ! Et comme on dit non loin du Québec : take care …