2024-10-19 et 2024-10-20 : Ascension de la Peña Telera (2764 m)

Pyrénées – Côté espagnol

Samedi 19 et dimanche 20 octobre 2024


Ascension de 2 sommets :

  • Peña Prada ou Peña Covachirizas (2582 m)
  • Peña Telera (2764 m)

(Sur la photo, respectivement à gauche et à droite)

Les participants : David, Aurélien, Guillaume, Renaud, Max et Yann
Nous sommes 6 mais nous représentons 4 clubs de la FFCAM avec beaucoup de participants ayant des doubles adhésions :

  • David, Aurélien, Guillaume et Yann : Club Alpin de Bordeaux
  • Renaud, Max et Yann : Club Alpin Grimpe et Glisse
  • Renaud : Club Alpin de l’île de France
  • Max : Club Alpin de Lourdes

Au total sur cette courte sortie : 1540 m de dénivelé positif et 22 km. Ci-dessous le parcours :


Encore un weekend mouvementé, au niveau des prévisions météorologiques.
L’objectif initial étaient de parcourir les crêtes du Batchimale en partant de Loudenvielle dans les Pyrénées côté français, mais la météo n’est pas d’accord avec ce programme :

  • Samedi gris avec de la pluie
  • Dimanche voilé avec un peu de soleil et du vent

Et en plus de ces prévisions, depuis quelques jours, les intempéries ont chargé de neige les hauts sommets pyrénéens.

Au lieu de partir dès le vendredi soir, nous décidons de partir de Bordeaux samedi à 7 heures du matin. Et au dernier moment, au lieu d’aller vers LOUDENVIELLE, nous changeons de direction et d’objectif : route du Portalet et Peña Telera de l’autre côté du col. La Peña Telera est un des hauts sommets d’une imposante barrière rocheuse, la Peña Partacua, mais cette barrière prend souvent le nom du sommet le plus emblématique de ce regroupement de pics : la Peña Telera.
Max nous rejoint à Laruns avec des chocolatines 🙂 Miam.
Sur la route, côté français, nous voyons maintenant les sommets de la vallée d’Ossau bien enneigés mais en descendant côté espagnol, les sommets ne sont pas blancs.
Au village d’Escarrilla, entre les lacs de Lanuza et de Bubal, nous voyons la Peña Telera et nous sommes rassurés, la vire horizontale passage “clé” de l’ascension n’est pas enneigée. Gagné !
Nous nous garons au parking de la Cuniacha (parc animalier), la route ensuite est fermée. Altitude 1365 m.


Nous démarrons vers 13h, nous passons près du refuge non gardé d’Icona puis atteignons le lac de Piedrafita où un petit train amène des touristes. Nous nous éloignons du lac et du tumulte et trouvons un bon rocher pour faire 2 heures 30 de manipulations de cordes :

  • Mise en place de 2 ateliers de rappel sur un arbre
  • Nœud de 8
  • Tête d’alouette, cabestan et demi-cabestan
  • Autobloquants : Prussik (Yann) ou Marchard français (Max)
  • Descente en rappel avec un Reverso déporté et un autobloquant
  • Descente en rappel en remplaçant le Reverso par un demi-cabestan
  • Descente en rappel avec un autobloquant seul
  • Descente en rappel suisse
  • Nœud de chaise

Enfin une petite explication sur le matériel personnel conseillé et souvent nécessaire en randonnée alpine :

  • Casque d’escalade léger
  • Baudrier ultraléger (baudrier de ski de randonnée)
  • 3 mousquetons : 1 mousqueton directionnel à vis ou auto et 2 petits mousquetons simples à vis ou auto
  • 1 descendeur (Reverso)
  • 1 ficelou
  • Une sangle fine de 120 cm pour se vacher (attention pour les grandes voies, on se vache avec une longe ajustable dynamique)

3 mousquetons :

  • 1 mousqueton pour le descendeur, si possible directionnel, et dans tous les cas ayant la norme HMS. HMS signifie “Halb Mastwurf Sicherung” (allemand), c’est à dire “Demi-cabestan” en français. Présence d’un marquage H entouré d’un cercle.
  • 1 mousqueton simple pour le machard (non HMS)
  • 1 mousqueton simple pour se vacher (non HMS)

Vers 17 h, nous décidons de faire une petite marche d’approche pour raccourcir l’itinéraire de demain.


Nous passons près d’un très beau rocher très tentant pour faire un peu d’escalade ! A retenir pour la prochaine fois.
Nous retournons au lac de Piedrafita et entamons la montée. Nous grimpons jusqu’à 1800 m d’altitude jusqu’à une petite source d’eau. Le terrain est calcaire, il n’y a pas de torrent. L’eau des sources disparait vite.


Nous installons notre bivouac :

  • 1 tente de 3 places
  • 1 tente pour 2
  • et un abri solo pour Max (son abri “Marie-Fraise”)

Nous mangeons chaud sous la bruine et buvons beaucoup de thé. Le ciel en soirée se dégage et la lune presque entière apparaît entre le Vignemale et le massif du Garmo Negro.
Le vent a soufflé pendant la nuit, mais cela n’a pas réveillé tous les dormeurs 🙂

Dimanche 7 h 45 : départ à la frontale
La montée au col de Convachirizas (2380 m) est comme prévue croulante, longue et difficile. Nous avons l’impression que ce sera pire lors de la descente. La prochaine fois, nous viendrons au printemps quand le couloir se fait en piolet et crampons !


Au col, nous empruntons la vire horizontale exposée mais sans difficulté particulière. Elle n’est pas enneigée aujourd’hui.


La montée depuis la vire (environ 2400 m) jusqu’au sommet (2764 m) présente quelques passages d’escalade I et II. La neige en faible quantité, ne nous pose pas de problème, la pente est faible, nous suivons les cairns jusqu’au sommet, quelques cairns sont cachés sous la neige mais l’itinéraire est évident.


11 h : nous sommes au sommet et un immense panorama s’offre à nous : le pic d’Anie, le pic d’Ossau, le pic d’Ariel, Pic Palas, le massif du Balaïtous avec les crêtes du diable, les pics d’Enfer, le massif du Vignemale (Clot de la Hount, Montferrat), la face imposante du Taillon, le Cylindre du Marboré, le Mont Perdu, un peu de côté, le pic très reconnaissable du Gerbats, la crête du cirque du Troumouse avec la Munia, le Gela, le Soum des Salettes, les pics Campbieil bien enneigés, le Pic Long du Néouvielle tout blanc.
Côté Sud, la Peña Collarada, la Peña Tendenera, une partie des falaises du canyon d’Ordesa, la très belle et régulière Peña Oroel.

Après quelques glissades, nous pique-niquons entre le sommet de la Telera et la Peña Prada, près du col de Telera (2582 m).
Petit aller-retour vers ce dernier sommet (2657 m) qui porte aussi le nom de Peña Covachirizas.

Nous redescendons prudemment jusqu’à nos affaires de bivouac puis au parking de Cuniacha.


Nous retenons :

  • La tente 3/4 places très conviviale de Renaud qui s’avère être une 2/3 places bien étroite pour David, Guillaume et Renaud
  • Les marmottes n’ont pas trouvé nos affaires cachées dans les rochers près de notre bivoauc
  • Finalement, nous avons retrouvé toutes nos sacs planqués
  • Nombreuses techniques de rappel
  • Max et Yann ont vraiment de petits sacs alors qu’ils ont beaucoup de matos dedans (tente, sac de couchage, réchaud, corde, mousquetons, crampons, piolet…)
  • Super ambiance de cette sortie interclubs avec 6 adhérents de 4 clubs alpins !
  • Un court weekend, bien rempli !