2024-09 : Grandes voies dans les Gorges du Verdon par Santiago

Au départ, je n’étais pas partant pour participer à ce séjour. Comme beaucoup de messages sur le Slack, je l’ai rapidement parcouru, sans me projeter. Quelques temps après, j’ai reçu une notification, c’était un message de Jia qui me demandait si j’allais m’inscrire. À ce moment-là, je me suis rappelé de l’excellent séjour que nous avions passé en juin dans les calanques à Marseille. Ni une, ni deux, je me suis imaginé en train de faire les mythiques grandes voies des gorges.

Un départ, c’est toujours angoissant, surtout quand on prépare ses affaires la veille du week-end. Il y a un mélange de stress et d’impatience, avec l’odeur de la découverte et le goût de la nouveauté. Ce cocktail d’adrénaline et de dopamine fait passer le trajet à une incroyable vitesse.

Le week-end fut articulé en deux parties :
* Première journée : révision des manips
* Les deux autres jours : grandes voies.

Nous fûmes divisés en deux groupes. Je perdis ma binôme de Marseille et découvris un tout nouveau compagnon de route : Max. Ensemble, nous avons ouvert, chacun notre tour, en flèche, l’« Usure du Monde » : 5 longueurs, dont une 5C que Max a superbement réussie. J’ai retrouvé de bonnes sensations au contact de la pierre sous mes doigts, du soleil au-dessus de mon casque et de cette petite voix dans ma tête qui me dit : « On est bien là ». Pour la première fois, depuis que je grimpe en extérieur, je n’ai pas eu peur du vide, des arbres en bas, à 100 mètres de moi. Après ce baptême de grande voie réussi, j’étais aux anges.

Le soir, épuisé et euphorique, j’étais impatient d’entamer la deuxième grande voie du lendemain : l’Arête de la Patte de Chèvre, 7 longueurs, dont une 5C en traversée dans le vide. Cette fois-ci, la cordée était composée de Max, Matthias, notre président de la section alpine, et moi-même.

Ma nuit fut courte et, après une marche d’approche qui me sembla durer une heure, nous arrivâmes au pied de la voie. Matthias me regarda et me dit : « C’est à toi ». À ces mots, j’ai compris que j’étais prêt. L’excitation montait en moi, j’enfilai mes chaussons, je récupérai un maximum de dégaines, je vérifiai le matériel nécessaire pour faire mon relais, je plongeai mes doigts dans mon sac à pof, pris une profonde inspiration en fermant les yeux, et je partis, la tête vide, avec un seul objectif : réussir ! Cette journée fut la plus belle du séjour. Après tous ces efforts, nous étions tous épuisés et super heureux d’arriver en haut de l’arête. Il y avait une vue incroyable sur le lac de Sainte-Croix.



Mon troisième séjour GGG, en compagnie de beaucoup de personnes que je connaissais déjà de Paris, fut encore une fois une incroyable expérience. Nous étions toujours de bonne humeur et nous rigolions souvent. Grâce à ce séjour organisé par Matthias, j’ai appris les manipulations de grandes voies : poser un relais, descendre en rappel, installer une moulinette en couenne, etc.

Lors du débriefing final à la gare d’Aix, j’étais ému de quitter mes 7 compagnons de week-end. C’est toujours un moment désagréable de rentrer et de se retrouver seul dans sa bulle, entouré de ses écouteurs, la musique à fond, seul dans le métro, seul dans l’ascenseur, alors que pendant 4 jours, nous étions en permanence accompagnés par de super personnes. Merci à Matthias d’avoir organisé le séjour et pour l’encadrement pendant le week-end. Merci à Oxane, la monitrice de grande voie qui nous a accompagnés pendant ce week-end. Merci à mes compagnons de séjour : Jia, Max, et à ceux que je n’ai pas mentionnés mais avec qui j’ai énormément partagé : Afef, Marc, Ronan et Bruno. Enfin, merci à GGG et à tous les bénévoles qui s’unissent et se mobilisent pour nous permettre de vivre des séjours incroyables avec des personnes formidables.

Santiago